• Mon projet Naturalia- Artificialia est né à partir de l’idée du cabinet de curiosités- ou Wunderkammer (la chambre des merveilles)- qui fait allusion à une correspondance plus ou moins  magique entre l’homme et la nature, entre le micro et le macrocosme. Le cabinet se définit ainsi pour établir une contiguïté entre deux registres : les artificialia et les naturalia, les trésors de l’art et les merveilles de la nature,  l’art dans ses manifestations les plus audacieuses et la nature dans ses formes les plus brutes. L’objet de maîtrise humaine (tour de force artisanal autant que chef-d’œuvre artistique) y côtoie la preuve de la maîtrise divine (prodige naturel,  relique, reste ou trace de miracle). La recherche d’une intégration entre l’art et la nature, principe suprême d’unité, est l’une des véritables raisons d’être du cabinet de curiosités. Dans mon travail, on trouve l’émerveillement face à la nature, déjà présent dans le discours du cabinet des curiosités, et qui n’est pas éloigné de la figure de l’artiste ramenant à la vie ce qui est mort ou plongeant la vie dans la mort. Il s’agit non seulement de rassembler ce qui est tombé du corps, ses résidus, qui ont survécu à l’épreuve du temps, mais aussi de les regrouper pour récréer l’univers d’une nature reconstituée, ce qui lui donne un nouveau sens. 

     

  • Mes pièces veulent émerveiller tant pour leur artifice, que pour la richesse de la broderie, que pour le détournement de la technique de la feuille d’or et des différentes techniques de couture et de broderie. Mes objets, comme dans un cabinet de curiosités, se justifient d’une rareté d’origine et de facture,  des naturalias – artificialias. Dans cette investigation artistique, je m’attache à donner une volonté pour établir une contiguïté entre ces deux registres, traversés chacun dans leur ordre par la catégorie du merveilleux. 

     

    Travaillant à partir de substances résiduelles qui représentent ma matière première comme les cheveux, les ongles, la peau, je me sers des techniques anciennes comme la broderie et la dentelle. Dans ma production artistique, je cherche à donner une deuxième existence à ces résidus, une nouvelle forme de perpétuation de notre matière.  Mon intention est de camoufler sa provenance  et de créer des œuvres qui sont pourvues d’un nouveau sens, d’une nouvelle beauté. Mais la découverte de l’origine de ma matière première dévoile le côté caché de ma recherche artistique, celle de la mort, de la falsification et de la tromperie. Je m’interroge aussi sur l’hybridité dans mon œuvre, à la beauté impure, à la merveille et à la notion d’imperfection que l’on trouve dans les cabinets de curiosités.  Dans mon œuvre, différents concepts se mêlent comme un tissage, démontrant mon dessein d’explorer des questionnements qui sont à la fois paradoxaux et complémentaires, de voir les deux « côtés du miroir »  comme celui de l’attirance et de la répulsion, le sublime et l’obscène, le sacré et le profane, qui reflètent le constat d’une dualité présent dans toute ma recherche plastique.

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Mi proyecto Naturalia – Artificialia  nace a partir de la idea del gabinete de curiosidades o Wunderkammer (cuarto de las maravillas), que hace alusión a una correspondencia más o menos mágica entre el hombre y la naturaleza, entre el micro y el macrocosmos. Los gabinetes se definen de este modo, por establecer una contigüidad entre dos registros: Naturalia y Artificialia, los tesoros del arte y las maravillas de la naturaleza, el arte en sus manifestaciones más audaces y la naturaleza con sus formas brutas.  La búsqueda de una integración entre el arte y la naturaleza, principio supremo de unidad, es una de las verdaderas razones de ser del gabinete de curiosidades donde se fusionan objetos de arte y de ciencia, muestras naturales y artefactos.

 

Mi búsqueda artística evoluciona alrededor de la manipulación y la re-creación.  Tomando residuos orgánicos y transformándolos en médium artístico, creo un trabajo plástico que no es otro al final de cuentas que un retrato de nosotros mismos.  Gracias a la utilización de restos del cuerpo, mi trabajo se interroga y aporta nuevas lecturas a estos materiales.  Mi obra se dirige hacia una nueva percepción del ser, dándole una nueva existencia, un segundo destino a estos residuos orgánicos.  Mi intención es camuflar su procedencia y crear obras que son provistas de un nuevo sentido, de una nueva belleza. No se trata solamente de recoger lo que está desprendido del cuerpo, que han sobrevivido a la prueba del tiempo, sino también de reagruparlos para recrear un universo de una naturaleza reconstituida, dándole un nuevo sentido.  Pero el descubrimiento del origen de mi materia prima revela el lado escondido de mi búsqueda artística, la de la muerte, de la falsificación y la del engaño y la hibridez. Me intereso por la belleza impura, por la maravilla y por la noción de imperfección que se encuentra en los gabinetes de curiosidades. Es una confrontación casi inadmisible entre lo delicado y lo mórbido, el acto inaudito de dar a los residuos sin vida una segunda posibilidad: una nueva existencia.